Katrina Cyr est originaire de la région de la Capitale-Nationale et a fait un programme d’études complet à l’étranger lorsqu’elle a fait sa maîtrise à Londres. Elle a étudié à la London School of Economics and Political Science au programme de maîtrise en Gestion du développement international.
Aujourd’hui, elle travaille comme conseillère en suivi et évaluation en coopération internationale pour Oxfam à Lima au Pérou et est aussi tatoueuse.
Qu’est-ce qui t’a poussé à faire une maîtrise à Londres?
Après mon baccalauréat en développement international, je voulais faire une maîtrise, mais je ne trouvais rien dans la spécialité que je voulais au Canada. Je voulais faire de la gestion de projets en développement international, et j’ai trouvé des options qui m’intéressaient seulement dans quelques universités à travers le monde, comme au Royaume-Uni, en Argentine, à Hong Kong et en Allemagne. J’ai choisi le Royaume-Uni, car la maîtrise ne dure qu’un an et que c’était une maîtrise très spécifique. Bien qu’elle ne dure juste qu’un an, ma maîtrise est bien reconnue à travers le monde. C’était donc très intense!
Pour choisir mon programme et mon université, j’ai fait énormément de recherches, par exemple en allant sur des sites web qui comparent les programmes à travers le monde. J’ai établi un budget pour chaque ville et programme qui m’intéressait. J’ai mis toutes les options de programmes et d’universités dans un tableau Excel, et j’ai priorisé mon choix selon le prix, les avantages et les désavantages. J’ai appris, lors de mes recherches, que la LSE (London School of Economics and Political Science) était la meilleure université en sciences sociales au monde. Comme j’avais eu de bonnes notes pendant mon baccalauréat, ça m’a semblé une bonne opportunité. Londres me paraissait aussi très intéressante comme ville, comme il y a toujours quelque chose à faire.
Avant de partir vivre à Londres, j’avais déjà vécu à l’étranger. J’avais fait du volontariat en République dominicaine et j’avais travaillé en coopération internationale à Cusco, au Pérou. Donc pour moi aller à Londres n’était pas si dépaysant. Vu que je parlais bien anglais, je n’ai pas eu de stress au niveau de la langue.
J’avais des attentes sur le contenu de la maîtrise qui se sont avérées être différentes. Je pensais aller étudier des matières en gestion, mais en réalité mon programme de base était de l’économie politique pure et dure, et j’ai adoré cela.
Comment t’es-tu préparée avant de partir faire ta maîtrise?
Je savais que le coût de la vie allait être cher. J’ai vécu chez mes parents pendant un an pour épargner assez d’argent pour payer ma maîtrise à Londres. Par exemple, j’allais en vélo au travail, je mangeais à la maison, je ne faisais pas beaucoup de sorties, etc.
J’ai rejoint le groupe Facebook de mon programme de maîtrise, où toutes les personnes qui venaient d’être admises pouvaient poser leurs questions, partager des conseils, réseauter, etc.
J’ai fait une demande de visa d’étudiant. Tout était indiqué clairement sur le site web du gouvernement. Les démarches n’étaient pas vraiment compliquées. Mais c’était un peu stressant, car tu dois avoir ton offre d’admission pour postuler pour le visa, donc parfois ça peut être vraiment à la dernière minute.
Qu’est-ce que tu as aimé de vivre à Londres?
J’ai adoré que Londres soit une ville si multiculturelle. Dans mon programme, tout le monde venait d’un peu partout sur la planète! Mes quartiers préférés étaient Elephant and Castle et Brixton, pour leur culture undergroud, la musique techno, et les restaurants d’Amérique latine.
J’aime la culture du Pub, spécialement pour y boire un Pimms! Et aussi la culture des parcs. Il y a pleins de gros parcs partout, et tout le temps une occasion de faire un pique-nique, prendre une bière ou de jouer à des jeux de parcs. Mes parcs préférés étaient Hamstead Heath et Battersea Park.
Londres est une ville super vélo-friendly. Il y a beaucoup de pistes cyclables et ça vaut la peine de l’utiliser pas mal toute l’année. (C’est super important par contre d’avoir un cadenas fort si tu as un vélo qui vaut cher!)
Sinon, se déplacer en autobus public était cool, car on peut s’asseoir en avant au 2e étage et voir la vue panoramique. En plus, prendre l’autobus était moins cher que prendre le métro!
Vivre à Londres était super parce qu’avec le train on peut faire plein de petits voyages dans les autres villes d’Angleterre. J’ai particulièrement aimé visiter Bath, Bristol et Brighton.
As-tu vécu des difficultés pendant ton séjour à Londres?
La difficulté numéro 1 était l’argent, car avant le Brexit la livre était à 2 pour 1 dollar canadien. Bien que j’avais fait un budget avant mon départ, je suis arrivée tout juste. Immédiatement après avoir fini les cours de mon programme, j’ai préféré voyager dans des pays moins chers d’Europe pendant quelques mois en rédigeant ma thèse que de rester à Londres. J’ai beaucoup économisé comme ça. J’ai donc rédigé ma thèse depuis la France, l’Espagne et le Portugal. Je n’ai pas eu besoin de retourner à Londres, car j’ai pu envoyer ma thèse par courrier et que j’avais laissé ma chambre.
Comme ma maîtrise était sur un an, c’était vraiment très intense. Par contre, je me suis rendu compte que je suis capable de beaucoup plus que je pensais. J’ai réussi à faire une maîtrise difficile en ayant un TDAH, le tout en un an! Mais j’ai dû faire le double d’effort que mes collègues de classe. Faire des groupes de lecture, ça te sauve la vie à la LSE : tu trouves des gens et tu sépares les lectures entre vous et vous faites des résumés que les autres lisent. J’ai de bons souvenirs avec mes amies de mon groupe de lecture.
Comment était ton style de vie pendant ta maîtrise à Londres?
Comme je faisais une maîtrise en un an, je vivais la vie d’étudiante. Je n’ai pas pu en profiter autant que j’aurais voulu. Si j’étais restée après ma maîtrise et que j’avais eu un emploi qui paye en livres, ça aurait été différent.
J’ai quand même eu une bonne expérience pendant mon séjour à Londres. Ça a été super facile de se faire des amis, entre autres parce que c’est ce qui se passe en étudiant dans un programme où 95% des personnes viennent d’autres pays. Je me tenais surtout avec les gens d’Amérique latine, car on avait une culture similaire. Je me suis fait mes amis dans mes cours, mais aussi en m’impliquant dans la Latin American Society et en faisant partie de groupes de lecture.
J’avais une routine typique pour une étudiante : je courais dans le parc proche de chez nous le matin. J’allais à mes cours et j’étudiais à la bibliothèque de la LSE, qui était un de mes endroits préférés à Londres. Dans mes temps libres, j’allais dans les pubs ou à des soirées de fête, j’allais dans les musées gratuits ou je me promenais dans les parcs. Mais en réalité, j’ai passé beaucoup de temps à l’école.
Comment était la situation au niveau du logement à Londres?
Je suis restée pendant 3 semaines dans une auberge de jeunesse avant de déménager dans mon logement. Avoir un logement temporaire à l’arrivée est une alternative intéressante parce que c’est dur de trouver où vivre à l’avance sans être sur place et il y a aussi beaucoup d’arnaques sur internet. J’ai trouvé ma chambre sur le site web SpareRoom.
Dans le quartier de Battersea, pour une chambre minuscule de 2×3 mètres, dans un appartement qui laissait à désirer, avec 6 colocs, je payais 540 pounds par mois! Mais mes colocs venaient d’un peu partout au Royaume-Uni et ils étaient super sympathiques.
Qu’est-ce que cette expérience t’a apporté?
Je n’aurais pas les emplois que j’ai eus après si je n’avais pas fait ma maîtrise. Au niveau personnel aussi, la débrouillardise s’est développée.
Depuis ma maîtrise à Londres, je suis retournée vivre au Pérou, mais avec des expériences de travail plus spécialisées grâce à cette maîtrise : j’ai occupé un poste de recherche avec l’Ombudsman du Pérou et maintenant je travaille en suivi et évaluation de programmes de coopération internationale pour Oxfam.
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